Mélina

Problèmes gynécologiques et désir de grossesse

Entre 2016 et 2021, j’ai consulté plusieurs gynécologues pour des problèmes gynécologiques importants et un désir d’enfant.

Ces rendez-vous auraient dû m’apporter des réponses et un accompagnement bienveillant. Mais au contraire, ils ont été marqués par des gestes brusques, des propos culpabilisants et un manque flagrant d’écoute bienveillante.

Rendez-vous médicaux et grossophobie

2016 – Montigny-lès-Cormeilles – Dr M.S

Je consulte pour des saignements abondants et persistants. L’échographie montre des kystes et des inflammations. Sans explication ni préparation, la gynécologue insère un spéculum et retire mon stérilet d’un geste sec, en me disant : « Il n’est pas adapté pour vous. ». Le retrait provoque une douleur vive et soudaine, me prenant par surprise. Aucun mot d’excuse ni geste d’apaisement ne suit.

Je repars avec une liste d’examens à faire, sans aucune explication, sans connaître leur but, sans connaître la cause de mes symptômes. Je me sens brusquée, humiliée et complètement ignorée.

2021 – L’Isle-Adam – Dr C.L

Après un diagnostic d’endométriose, nous essayons d’avoir un enfant depuis un an. Mes douleurs sont si fortes que je dois m’appuyer aux murs pour marcher. Mon conjoint m’accompagne à ce rendez-vous. La gynécologue regarde à peine mon dossier avant de conclure : « C’est sûrement dû à votre obésité. Si vous voulez un enfant, il va falloir serrer les dents et perdre du poids. ».

Aucun bilan n’est proposé. C’est mon conjoint, en insistant, qui obtient les premières ordonnances pour des examens d’infertilité. Je ressors humiliée, avec l’impression que ma parole a moins de valeur que celle de mon conjoint.

2021 – Poissy – Dr C.M

Après avoir réalisé tous les examens d’infertilité, je suis orientée vers une spécialiste en PMA. Elle parcourt mes résultats et déclare : « Vous êtes un cas d’école. C’est facile, FIV. ». Puis elle précise que mon poids est un obstacle, qu’il faut perdre au moins 25 kilos, et me conseille de recourir à une sleeve* pour atteindre cet objectif rapidement.

Aucune autre option n’est proposée. Je quitte le cabinet effondrée, persuadée qu’aucun médecin ne m’aidera tant que je ne correspondrai pas à leurs critères physiques.

Mon constat

Dans ces trois consultations, les mêmes schémas reviennent :

  • Gestes réalisés sans mon consentement éclairé ;
  • Examens et gestes brusques, douloureux ;
  • Propos culpabilisants, infantilisants et grossophobes ;
  • Manque d’écoute ;
  • Non prise en compte de ma parole, de mes symptômes et de mes douleurs.

Ces expériences ont profondément altéré ma confiance envers le corps médical et ont laissé une trace émotionnelle durable, mêlant peur, colère et découragement. Les noms des médecins sont anonymisés mais ils seront gardés par l’association SFENDO pour aider leurs adhérent·es.

Pour mois, ces médecins doivent être boycotté·es. Iels ont eu sur moi beaucoup trop d’emprise sur mon avenir, et de pouvoir sur ma santé mentale : les gynécologues m’ont fait peur à plusieurs reprises quant à ma grossesse, qu’iels estimaient « à risque ». Iels me disaient que mon enfant « naîtrait prématuré ».

Aujourd’hui, ma fille a 19 mois et se porte a merveille. Ma grossesse s’est très bien passée et a été menée a terme. Ma fille grandit normalement. C’est elle qui m’a aidé a être suffisamment forte pour témoigner : pour l’avenir de ma fille, pour tous·tes celleux en quête de réponses.

* La sleeve gastrique est le nom médical pour désigner une réduction de l’estomac. Il s’agit d’une chirurgie restrictive. Grâce à cette intervention, vous vous sentez plus rapidement rassasié et vous mangez moins, ce qui permet de perdre du poids. La grande différence avec le bypass gastrique est que la sleeve gastrique n’implique pas la création d’un pré-estomac. Le chirurgien enlève une grande partie de l’estomac et ne laisse qu’une portion étroite et tubulaire. Les aliments entrent dans l’estomac par le même chemin et en sortent par la section qui mène au duodénum. Il s’agit d’une intervention irréversible dans la mesure où elle consiste en une ablation partielle de l’estomac.


Un témoignage écrit par Mélina pour SFENDO.

Sororifemme-Endométriose

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