Lison, « Les femmes saignent une semaine par mois »

« Se rassembler pour témoigner de nos parcours difficiles, pour voir qu’on est pas seul.e »

Début des menstruations

Tout débute lors de mes 11 ans lorsque mes premières règles arrivent. Le choc, la violence de l’annonce : « les femmes saignent une semaine par mois ! ». Je n’étais malheureusement pas au bout de mes surprises. 

Au début, n’ayant pas vraiment de moyen de comparaison, je me dis que la douleur est « normale ». Une semaine par mois je me retrouve pliée en deux par la douleur. J’ai de la fièvre, des nausées, de la fatigue intense et il m’arrive parfois même de vomir et de m’évanouir de douleur. 

Des règles bien plus abondantes que la moyenne

Le temps passe… Je me demande toujours comment les autres filles de mon âge font pour paraître en forme lors de leurs règles. J’apprends très vite, au fur et à mesure de mes cycles, que mes règles sont bien plus abondantes que la moyenne : la quantité de sang perdue est digne d’un film d’horreur ! Je suis obligée de combiner protection interne et externe pour espérer ne pas avoir de fuites. Cela est très compliqué à gérer sur les temps scolaires, car nous n’avons pas accès aux toilettes autant que nous en avons besoins. Quant-à mes nuits de règles, il ne vaut mieux pas en parler … 

La prof d’EPS me force à mettre des tampons les jours de piscine pour pouvoir venir malgré mon apparence zombifiée et mon manque cruel d’énergie. Le stress est à son apogée. 

Des cycles irréguliers

Très vite, les choses se compliquent. Au delà de l’abondance ingérable de mon flux menstruel, l’irrégularité des cyles fait son entrée.

Entre le collège et le lycée, je me mets à avoir mes règles plusieurs semaines d’affilées. Parfois, je ne les ai plus pendant deux mois. Je fais de l’anémie, je n’ai plus d’énergie. Il faut dire que couplé à ça, j’ai une maladie chronique atteignant toutes mes articulations. J’additionne les symptômes de l’endométriose avec ceux de la fibromyalgie. 

Fin collège, début lycée, le gynécologue qui me suit me prescrit la pilule afin d’être mieux réglée. Cela fonctionne pendant environ 1 an, puis mon corps reprend le dessus. L’irrégularité revient. Je change alors de pilule et encore une fois cela fonctionne un petit temps jusqu’à ce que mon corps revienne à la charge. 

L’endométriose

Entrée à la fac, je consulte au SSU. On me parle alors, pour la première fois, de la piste « endométriose« , après des années d’errance médicale.

Je teste l’implant hormonal : pendant un ans et demi je vis au paradis, plus de règles et presque plus de douleurs, je me sens libre ! Mais au bout d’un an et demi, je fais un record : quatre mois de règles consécutives sans le moindre répit. Je tombe de haut. 

Suite à ça, mon médecin me prescrit une IRM à passer chaque année. Pendant trois ans, on ne trouve rien. Finalement au quatrième IRM on trouve des lésions endométriosiques atteignant la vessie et le rectum. Ce qui explique les atroces douleurs qui ponctuent mon quotidien. 
 
La sage femme que je vais voir me parle d’une gynécologue spécialisée en endométriose située à une heure de chez moi. Elle suit maintenant depuis un ans et demi.

Elle me donne des clés pour atténuer les douleurs :

• Kinésithérapie pour de la rééducation pelvienne (en plus des 2 séances par semaine consacrées à la fibromyalgie) ;
• Diététicienne pour mettre en place une alimentation anti-inflammatoire, des cures de vitamines et de fer, Endovela, etc.

Le prochain rendez-vous avec ma gynécologue, sera pour évaluer mon endométriose afin de savoir si je dois être opérée ou non.

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